Le Paty à Chenu
Le Paty, situé à Chenu, dans la Sarthe, est une propriété inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Remarquable par ses douves en eau du XIe siècle, sur une ancienne motte féodale, le bâtiment, dans son architecture actuelle, date des XIVe-XVIe siècles (tours puis corps principal). La charpente actuelle est datée précisément de 1550. La plupart des ouvertures ont été réalisées au XVIIIe siècle. La toiture a été restaurée en 2011-2012. On remarquera les ardoises en écailles de poisson sur les tours.
Le parc est un jardin à l'anglaise, avec des arbres splendides (platanes et tilleul bi- à tricentenaires).
Le Paty fut probablement une "maison de fonction" jusqu'en 1470, puis fut acquis par Hélie de Bourdeilles, archevêque de Tours et confesseur de Louis XI. Il demeura dans cette famille jusqu'à la fin du XIXe siècle, puis devint, au début du XXe la propriété de la famille des tenants actuels.

Les BÂTIMENTS : Le Paty est une maison de fonction jusqu’en 1470, dévolue au « voyer » (sorte de conseiller régional). Parties les plus anciennes : la cave qui date du XIIe-XIIIe, et les tours du XIIIe-XIVe (meurtrières). L’architecture principale des murs date des XVe-XVIe (charpente datée précisément de 1550). L’aile nord de la cuisine : rajoutée au XVIe (vu l’épaisseur des murs : 1,40 m). Il demeure une ouverture XVe (tour sud) mais la plupart des ouvertures ont été réalisées au XVIIIe. Aménagement de l’escalier intérieur vers 1770. Les travaux furent arrêtés à cause de la Révolution. La toiture a été entièrement restaurée en 2011-2012 (18 mois de chantier). A noter la couverture particulière des tours avec 3700 ardoises par tour, le même nombre d’ardoises pour chacune des 70 rangées, coupées de plus en plus petites au fur et à mesure qu’on s’élève. Elles font 4 mm d’épaisseur. Les zincs, rajoutés sans doute au XIXe ont été supprimés et remplacés par des noues. On a retrouvé une ancienne date pour la charpente : 1550 et une autre pour la dernière couverture en ardoises : 1870. Ces travaux avaient été réalisés par des artisans de Chenu qui avaient signé leur œuvre.
Le Pavillon : ensemble d’écuries du XVIe-XVIIe (vu les plafonds bas). Fut remanié au XIXe avec l’adjonction de deux pavillons latéraux à étages.
La maison dite d’Henry, à l’entrée du parc : XV-XVIe.
Pont principal : construit en 1850, il est remarquable par sa structure. Il fait partie de l’inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Pont de la futaie : ancien pont-levis, seule entrée du Paty jusqu'en 1850.
Le PARC : Jardin à l’anglaise. Plusieurs arbres magnifiques et douves en eau.
Les douves (en eau et classées) : créées sur une motte féodale, au milieu du XIe. Elles proviennent d’eau de sources, issues des nappes de la colline au nord du Paty, mais surtout d’un ingénieux système de détournement du ruisseau communal, le Chef de Ville, à 500 m à l’est des bâtiments principaux. Un bief fut ainsi créé. Il est régulé en s’écoulant parallèlement à une centaine de mètres au nord et au-dessus du ru principal. Le trop-plein s’évacue alors vers l’ouest et alimente toujours en eau les prairies sous-jacentes.
Platane du pont de la futaie : 7 m de circonférence à 1,10 m et 40 m de hauteur (mesure par triangulation). Planté sans doute il y a environ 250 ans, car exporté d’Amérique par effet de mode à l’époque. Chancre du platane : maladie qui a déjà atteint le sud de la France (le canal du Midi), mais qui a préservé ceux du Paty pour le moment.
Autres platanes : 38 m de haut, moins vieux, ils ont sans doute 150 ans.
Tilleul argenté : expertisé par un botaniste, il aurait environ 300 ans. Restauré et câblé au sommet des branches. Ses fruits donnent une effluve délicieuse à la fin du mois de juin et au début juillet.